Au coeur de l'hiver, des yeux pleins de soleil, qui voient tout et ne regardent rien.

 

Le pythagorisme formulait que chaque réalité (abstraite ou concrète)
est représentable par un nombre (ou équation).
   Quoique cette doctrine demeure discutable, de nos jours, considérant les fondements mathématiques
sur lesquels l'homme édifie ses progrès technologiques, il faut admettre que cette idée
n'était tout de même pas loin de la vérité.
  Mais mon propos n'est pas d'insister sur cette évidence (voir hors de), trop évidente pour être honnête.

"Ce n'est pas par les superbes agitations de notre raison mais par la simple soumission de la raison
que nous pouvons véritablement nous connaître". Blaise Pascal

  Or le Symbolisme permet d'atteindre ce but.
  Il est porteur d'idées complexes qui ne pourraient être exprimées autrement ni plus simplement,
alors même que les spécialistes et autres techniciens et technocrates
expriment trop souvent des idées simples de façon compliquée.

  Si le Symbolisme permet de simplifier ainsi la communication, c'est que les Symboles
sont des instruments d'expression qui parlent, non à l'intelligence, mais à l'intuition, à l'instinct.

  Et c'est l'énorme différence qui existe entre les symboles mathématiques et les Symboles ésotériques.
  La qualité et la profondeur de leurs contenus sont sans commune mesure.
  Car si on y retrouve la précision du signifiant, la clarté du signifié est toute autre.
  Ce serait une erreur de croire que l'abstraction croissante du langage scientifique conduit au Symbole :
le Symbole est lourd de réalités concrètes."
  La différence profonde tient dans le fait qu'un Symbole, pour cesser d'être un simple objet,
une simple représentation, doit contenir une dimension supplémentaire,
qui transcende son apparence immédiate :

il doit contenir la Vie.

     Ce qui, de toute évidence, n'est pas le cas des signes et symboles mathématiques.
  Pourtant, si l'on admet, comme je le propose, que les Symboles sont des objets naturels,
le Symbolisme devient, par le fait même, le langage de la Nature, du Cosmos, de l'Univers.
  Et puisque la signification des Symboles ne peut être perçue que par l'intelligence du cœur,
c'est-à-dire par l'instinct, par la sensibilité, par l'intuition plus que par la raison,
cela nous amène à comprendre que ce langage des Symboles est comme une musique,
comme la musique, qui peut être ressentie sans être comprise, perçue sans être analysée.
  Et pourtant, dès qu’il y a un but à atteindre, une prévision à faire, un problème à résoudre,
notre pensée se rapproche beaucoup d’un calcul.
  Il serait donc tentant de dire que d’un côté, il y a la pensée rationnelle, qui est en fait une forme de calcul
et de l’autre, une pensée irrationnelle de moindre importance qui est la pensée immédiate.
  Dès que l’esprit se reprend lui-même, prend conscience de quelque chose par le biais des idées,
peut-on dire qu’il se met à calculer ?

Penser, est-ce calculer ?

VI Dialogue universel d’Hermès et d’Asclépios
12

Dieu est pour nous ce que la pensée peut atteindre de plus haut :
pour nous, mais pas pour Dieu. Car celui qui pense atteint l’objet de sa pensée à la lumière de la vision intérieure.
Dieu n’est pas pour lui-même l’objet de sa pensée.
Il n’est pas différent de l’essence de la pensée. Il se pense lui-même.
De nous, cependant, Dieu est bien distinct : c’est pourquoi il est l’objet de notre pensée.

XII La clé d’Hermès Trimégiste
26

La vertu de l’âme, au contraire, est la Gnose, la vivante connaissance de Dieu.
Car celui qui possède cette connaissance est bon ; il est consacré à Dieu et déjà divin.
27
Tat : Quel homme est-ce donc, Père ?
28
Hermès : c’est un homme qui parle peu et qui écoute peu.
29
En effet, celui qui passe son temps à tenir ou écouter des discussions combat contre les ombres.
Car Dieu, le Père, le Bien, ne se laisse pas exprimer par la parole ni comprendre par l’oreille.
30
Tous les êtres, il est vrai, ont des sens, faute de quoi ils ne pourraient exister,
mais la Connaissance vivante de Dieu est nettement distincte de la perception sensorielle.
C’est que la perception sensorielle naît d’influences et d’impressions ayant prise sur nous.
Or la gnose est la plénitude de la connaissance, la Connaissance qui est un don de Dieu.
31
Car toute Gnose est immatérielle. Le véhicule dont elle se sert est le Noùs qui, à son tour, a pour véhicule le corps.
Ainsi deux activités ont lieu dans le corps : celle qui opère au moyen du Noùs, et celle qui opère au moyen de la matière.
Car tout doit naître de l’opposition et de la contradiction. Il ne peut pas en être autrement.

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