Dans une lecture de Mandiargues, Sophie Laroque-Texier écrit :
.../    C'est la notion de fantastique naturel, introduite par Roger Caillois,
qui définit la voie explorée par Mandiargues.
 A propos de l'observation d'un insecte du nord-est du Brésil, le fulgore porte-lanterne,
et de celle de l'Amérique du nord, la taupe à nez étoilé ou Condylura,
Roger Caillois écrit :

N'importe quoi de naturel, bête ou plante, pierre ou paysage,
ressortit au fantastique, chaque fois que son aspect,
par des voies toujours les mêmes, saisit et mobilise efficacement l'imagination.

(R.Caillois, Idée paradoxale du fantastique naturel - 1966 -,
Obliques, précédé de Images, images..., Paris, 1975, p.154.)

  C'est dans Méduse et Cie (1958), Au coeur du fantastique (1965),
Images, images et Cases d'un échiquier (1970) que Caillois a élaboré
la notion de fantastique naturel.

    Les signes avarement concédés par le fantastique naturel font mieux
que stimuler le démon de l'analogie.
Ils lui indiquent la voie. Ils devancent et nourrissent sa rage d'interprèter.
Ils l'exaucent en lui découvrant, du moins en lui laissant présumer
l'existence d'un univers sous-jacent, appartenant au réel,
tremplin et garantie de l'autre, celui que tisse l'esprit
et qui n'en est peut-être qu'une sorte de répercution incertaine
ou de mirage lyrique, mi-proposé, mi-sollicité, qui égare
sans tout à fait mentir (Cases d'un échiquier) . /...   suite ...