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Le rôle "privilégié" de la Terre

Une seconde objection à la théorie de l'Endosphère a été formulée par un célèbre scientifique français dans une lettre,
envoyée de Paris le 20 janvier 1961, qui se lit comme suit: «Le géopériphérisme de la Théorie redonne un rôle privilégié
à la Terre et c'est la raison pour laquelle je ne suis pas d’accord avec la théorie ». Les arguments critiques de cette seconde objection sont similaires à ceux de l'objection précédente.
    Ici aussi, l'objection conduit à valider l'un des deux systèmes, mais l'un des deux systèmes,
prétendu à tort comme le seul valable, conduit à l'objection. En partant du système copernicien
on peut finalement parler du rôle privilégié de la Terre, en admettant que la Terre est une «planète»
alors on ne peut justifier son rôle privilégié par rapport aux «autres» planètes.
    Si la Terre était une planète, si le système était copernicien, il ne serait peut-être pas justifié
de donner à la Terre un rôle privilégié.
    Mais que signifie pour notre objecteur d'attribuer à la Terre un rôle privilégié?
    Cela signifie se référer au «rôle» de la Terre d'être un lieu dans l'Univers, c'est-à-dire se référer au système Cosmocentrique
dans lequel la Terre n'est pas une planète et donc cela n'a aucun sens de parler d'un rôle privilégié.
    Nous retournons mélanger deux hypothèses opposées, qui se résolvent dans une contradiction. Dans cette objection aussi,
nous partons du système copernicien pour atteindre le système ... Copernicien: tautologie pure.
    Si l'on peut parler de privilège, c'est en analysant le système classique lui-même. Dans celui-ci,
parmi tous les chemins attribués aux ondes lumineuses, il faut admettre que le chemin le plus singulier
est le chemin rectiligne. Entre toutes les lignes infinies, la ligne droite est le cas le plus particulier,
c'est l'exception, le comportement qui la distingue clairement de toutes les autres lignes; la droite est privilégiée
parmi toutes les lignes possibles et imaginables pour son caractère très particulier, qui n'a rien de commun
avec toutes les autres lignes: c'est la seule ligne qui ait un rayon de courbure infini en chaque point.
    Que l'univers réel soit dominé par une loi de propagation des ondes électromagnétiques si singulière, «privilégiée»,
c'est moins probable que l'hypothèse inverse, qui serait l'hypothèse où, obéissant à une certaine loi,
les rayons lumineux assument en tout point et pour chaque direction différentes courbures,
courbures dont les valeurs vont de zéro à l'infini. Il n'y a aucune raison de lier la propagation de la lumière
à une loi géométrique aussi singulière que celle de la droite euclidienne: la géométrie euclidienne,
dans le nouveau concept du monde, n'a plus ce rôle privilégié comme elle le fait dans le concept classique .
    Une autre singularité ou «privilège» que nous trouvons, réside dans les mouvements rigides auxquels les corps sont soumis
dans le système classique. De toutes les lois possibles auxquelles peuvent être soumis les corps en mouvement,
de celles qui impliquent de légères déformations à celles qui impliquent des déformations sensibles,
la loi du mouvement rigide est un cas à la limite, un cas privilégié. Il est peu probable que la nature
soit soumise à des lois d'une telle singularité, mais plutôt à des lois plus générales.
    Si l'on veut parler de rôles privilégiés, alors c'est en analysant le système classique, où il faut les admettre,
comme conséquence nécessaire de la structure de ce système lui-même, des mouvements rigides (des corps)
et des chemins rectilignes (de la lumière) .

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